Parfum paris

Parfum Paris : un amour réciproque

Paris, la ville-lumière, a toujours fait rêver, et son association avec l’univers du parfum est fréquente, si ce n’est omniprésente, dans l’inconscient collectif. 

Paris représente à bien des égards l’essence de la culture française, combinaison de son histoire, son architecture, ses arts ou ses habitants.

L’aura de la capitale, forgée par sa richesse historique et culturelle est telle qu’elle en a même enfanté une créature mythique moderne, à la beauté intelligente, naturelle et insaisissable - la femme parisienne !

Le parfum, quant à lui, véhicule un imaginaire varié, du luxe au voyage en passant par la sensualité ou la mémoire. Quoi qu’il en soit, il relève de l’invisible - on sent une odeur, on ne la voit pas - donc, de l'inconscient. 

L’association de ces deux notions - Paris et parfum - a accouché depuis longtemps de magnifiques créations passées à la postérité. Les premiers parfumeurs modernes au tout début du XXème siècle (Guerlain, Caron, Coty) autant que les grands couturiers des années 20 et 30 (Chanel, Lanvin, Rochas) ont cela en commun qu’ils ont vécu et été inspirés par Paris, leurs parfums agissant finalement comme des prolongements de l’esprit de la ville : l’élégance, la nonchalance parfois, l’activité culturelle, les bouleversements de la société et le reflet des aspirations de sa population.

Paris, parfum... Ville-lumière à la beauté flagrante, et espace invisible au raffinement complexe, ce sont finalement deux concepts apparemment contradictoires qui sont réunis par l’odeur et par l’imaginaire que celle-ci peut matérialiser.

Nouvelle capitale des parfums : Paris

Alors qu’on considère souvent Grasse comme la capitale du parfum, Paris possède indéniablement de solides arguments pour revendiquer ce titre aujourd’hui.

Là où Grasse peut être vue comme le berceau historique du parfum en France - de par son héritage de tanneurs puis de parfumeurs de cuir, et enfin de cultivateurs de plantes à parfum - Paris peut se targuer de nos jours d’en être la vitrine. En effet, l’habitant autant que le visiteur se retrouve dorénavant devant un choix pléthorique de fragrances, de marques françaises ou internationales, aussi diverses que les couleurs du spectre olfactif. 

Le parfum en tant que produit fini - et non en tant qu’art ou artisanat - est bel et bien en terrain conquis à Paris ; les grands magasins regorgent de marques, grandes ou petites, et de nombreux points de ventes proposent une offre plus pointue aux amateurs chevronnés.

Mais d’où vient cette relation intime entre Paris et le parfum ? Remontons aux origines…

Les débuts du parfum à Paris

Au Moyen-Âge, le parfum est perçu comme un accessoire hygiénique qui protège des maladies, notamment lors des différents épisodes de peste en Europe. Pendant les siècles suivants et avec le progrès de la médecine, il va progressivement perdre cette connotation pour devenir un objet de plaisir ou de beauté. 

L’industrie des gantiers issue de celle du cuir est en plein boom, et les parisiens de l'aristocratie adorent porter ces marques de distinction sociale. Mais le gant - ainsi que toute sa chaîne de fabrication - a le défaut d’être malodorant. Aussi, à Grasse, on profite du climat tempéré et aéré pour extraire le parfum des plantes environnantes. Les fabricants gantiers trouvent alors la solution pour désodoriser leurs usines et leur produit fini. Désormais, les gants de bonne facture seront parfumés.

La mode se propage vite à Paris, et le parfum devient le compagnon invisible de ces dames et de ces messieurs qui ont le cuir élégant. A partir du XVIIème siècle, le parfum français est réputé pour sa qualité, mais reste encore une notion indissociable du métier de gantier.

Les choses changent en 1724, où les parfumeurs créent leur propre corporation, c'est-à-dire que leur profession est à présent séparée des gantiers. En conséquence, le parfum vit à présent seul, et en particulier le parfum à Paris.

Les premiers parfumeurs parisiens de bonne réputation ont pour nom Oriza L. Legrand (1720), L.T. Piver (1774), Houbigant (1775) et Lubin (1798). Tous ont la particularité d’être nés avant le XIXème siècle et d’exister encore aujourd’hui. Ils sont les parfumeurs des différentes cours qui se succèdent et parviennent tant bien que mal à se maintenir en place pendant les troubles de la Révolution Française.

Le début du XIXème siècle est marqué par l’alternance répétée entre le pouvoir monarchique (Louis XVIII, Charles X et Louis-Philippe Ier) et impérial (Napoléon Bonaparte puis son fils), tandis que le parfum à Paris se fait une place auprès d’un public soit aristocrate, soit bourgeois. En 1828, Pierre-François-Pascal Guerlain fonde la maison célèbre qui porte son nom en ouvrant une boutique rue de Rivoli à Paris.

Les travaux d'aménagement urbains du baron Haussmann décuplent l’aura prestigieuse de Paris, et à Paris, le parfum en profite. Les parfumeurs parisiens font partie de l'inconscient collectif, comme l’attestent les romans classiques du XIXème siècle (César Birotteau de Balzac, ou À rebours de Huysmans) et entrent dans la culture française qui rayonne à son tour à l’international.

La révolution du parfum à Paris

Les choses changent vraiment à la fin du XIXème siècle, lorsque le progrès technologique permet l'apparition de la chimie comme science moderne. Dès lors, les essences naturelles utilisées dans les parfums (rose, jasmin, feuille de violette) sont rejointes par des molécules de synthèse - isolées de la nature ou inventées en laboratoire. C’est la naissance de la parfumerie telle qu’on la connaît aujourd’hui, et c’est une révolution car pour la première fois, le parfum va s’éloigner d’une reproduction figurative de la nature pour créer quelque chose de totalement nouveau et abstrait.

Le premier parfum à exploiter les avancées de la modernité est Fougère Royale d’Houbigant. Ses arômes de bergamote, de lavande et de géranium sont dynamisés par une molécule découverte peu avant, la coumarine, à l’odeur d’amande et de foin. Avec son fond boisé (vétiver), il constitue à lui seul une odeur complètement nouvelle, à tel point qu’il crée une nouvelle famille olfactive à part entière, les fougères. À Paris, ce parfum fait un tabac et ouvre la voie à d’autres créations, telles que Jicky de Guerlain qui reprend quelques années plus tard le même schéma sur une base plus animalisée (civette).

La modernisation de l'industrie du parfum via l’utilisation des molécules de synthèse permet de ne pas simplement reproduire la nature ; l’abstraction permet donc de donner une odeur au luxe. Paris et parfum connaissent dorénavant une complicité idéale.

Le début du XXème siècle voit l’apparition de nouveaux parfumeurs à Paris, qui deviendront bientôt des poids lourds de l’industrie. Caron en 1904, et la même année, Coty, posent une sérieuse concurrence aux parfumeurs traditionnels tels que Guerlain ou Lubin.

Pendant la Belle-Epoque, surnom des années 1910, les parfums à Paris qui connaissent le succès se nomment La Rose Jacqueminot (Coty - 1904), Après l’Ondée (Guerlain - 1906), Ambre Antique (Coty - 1905), L’Origan (Coty - 1905), Narcisse Noir (Caron - 1911) ou encore L’Heure Bleue (Guerlain - 1912). La Première Guerre mondiale (1914 - 1918) met un frein à ces années d’insouciance.

Au retour de la Grande Guerre, les hommes revenus du front retrouvent une société qui a beaucoup changé. Les femmes se sont mises à travailler pour pallier le vide laissé par les hommes, et leurs attitudes s’en ressentent. À Paris, dans le parfum, ce changement de mentalités n’est pas passé inaperçu aux yeux de Félicie Wanpouille, associée d’Ernest Daltroff chez Caron. Elle propose de repositionner le dernier masculin de la maison, Le Tabac Blond, tout juste lancé, comme un parfum s’adressant aux parisiennes fumeuses de cigarettes. Le succès est immédiat : avec son accord d’oeillet, de bois et de cuir, Le Tabac Blond évoque le tabac blond fumé par les belles des années folles et s’impose comme le premier “cuir” de la parfumerie. La capitale attire les américains, Fitzgerald et Hemingway en tête, et l’histoire d’amour entre Paris et le parfum vit ses plus belles années.

La haute-couture et le parfum à Paris

Au début des années 1920, le parfum est encore l’apanage de ce qu’on appelle des maisons de parfumeurs : des sociétés dont le parfum est la spécialité. C’est alors qu’une couturière connaissant un succès grandissant à Paris, Gabrielle Chanel, décide de lancer un parfum à son nom, parfum dont Paris et ses adeptes de la mode raffoleront bien vite. C’est ainsi que le parfumeur Ernest Beaux crée le N°5 pour Chanel, lancé en 1921. Son bouquet floral (jasmin, ylang-ylang-rose) est projeté par le mordant métallique des aldéhydes, molécules de synthèse qui apportent un vernis extrêmement moderne à cette composition opulente. Avec les années, le N°5 deviendra tout simplement le parfum le plus célèbre du monde.

Dans son sillage, ce sont de nombreux couturiers (Lanvin, Rochas, Balenciaga, Balmain, Christian Dior…) qui plus tard lanceront leurs parfums à Paris, association devenue la norme aujourd’hui.

En 1925, Guerlain présente, à l’occasion de l’exposition internationale des arts décoratifs à Paris, le parfum Shalimar, création qui va chercher son influence en Inde, du côté du Taj Mahal construit par un empereur Moghol pour son épouse défunte. 

Jusqu’à la fin des années 30, l’industrie du parfum à Paris se porte bien malgré les troubles qui grondent. La Seconde Guerre Mondiale porte bien-sûr un coup terrible au marché et les choses reprennent de plus belle dès la fin des années 40. Elysées 64-83 (Balmain, 1946)est un très bon exemple du lien désormais indissociable entre parfum et Paris.

En 1947, le dernier couturier en vogue, Christian Dior, organise son premier défilé à Paris, et fait appel au créateur Paul Vacher (Lanvin, Le Galion) pour parfumer cet événement. La même année, à l’aide de son ami d’enfance - Serge Heftler-Louiche - qui deviendra le premier directeur des parfums Dior, Paul Vacher crée Miss Dior, un chypre vert qui connaîtra un franc succès parfumé à Paris.

L’entrée dans les Trente Glorieuses permet l’érection d’une véritable industrie de la parfumerie, où apparaissent de nouvelles sciences commerciales telles le marketing. C’est à partir de ces années-là que Paris, pour le parfum, va devenir une inspiration revendiquée. 

En 1983, c’est un autre couturier, Yves-Saint-Laurent, qui offre le nom de Paris à son parfum, à travers un accord réconfortant de rose et de violette. 

Le parfum et Paris aujourd’hui

Depuis lors, les exemples du prestige de Paris dans le parfum sont incalculables, d’innombrables marques apposant le nom de la capitale sous leur logo - qu’elles y soient basées ou pas.

Isabelle Burdel, fondatrice de la marque O.R. Parfums, a justement passé une bonne partie de sa carrière à Paris, parfumeuse pour des maisons de luxe. Elle y apprit les secrets de formulation des parfums bien-sûr, mais a pu aussi vivre et s’imprégner de l’ambiance trépignante de la capitale. Ce je-ne-sais-quoi d’élégance “couture” qu’elle a adopté, puis emporté à Grasse où elle travaille à présent, et enfin restitué dans une collection d’exception baptisée “OR Parfums” (Olfactory Revelation) comme pour s’éveiller à une beauté qui était déjà présente en nous.

La fraîcheur d’Eau de Mai, la minéralité d’Ebène et Pluie, le cocon irrésistible de douceur de Blanc Absolu, la luminosité crémeuse de Tubéreuse Solaire, la sophistication de Chant de Roses ou encore la ferme caresse d’Iris Velours… Chaque parfum de sa collection a le potentiel de devenir une signature olfactive, annonçant ou prolongeant une présence.

Car c’est finalement ce qu’offre Paris au parfum : une présence invisible et une source d’inspiration éternelle.

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