Créateur de parfum

Créateur de parfum : un savoir-faire français

La France est considérée depuis le XVIIIème siècle comme la capitale mondiale de la parfumerie. Avec ses traditions et son savoir-faire inégalé, le pays du luxe a su cultiver une réputation d'excellence. Des maisons de parfums de renom aux créateurs de parfums indépendants, le savoir-faire français- synonyme de qualité, de créativité et d'élégance- rayonne à travers le monde.

Créateur de parfum : les origines

Si le parfum voit le jour dans l’Egypte Antique, sous la forme de fumigations adressées aux Dieux, , par la fumée), il renaît véritablement à la fin du Moyen-âge. Cette période voit éclore des mixtures à base de plantes, aux bienfaits purifiants. A l’image de L’Eau de La Reine de Hongrie (1370), qui mêle lavande, sauge et romarin.

Dans le sillage de Catherine de Médicis qui avait introduit les eaux herbacées en France, les gants de cuir parfumés deviennent très prisés de la Cour. Cette mode amène le Roi Louis XIV à nommer officiellement les tanneurs “Maîtres parfumeurs et gantiers” au XVIIème siècle.

Suite à une crise économique du cuir, les maîtres gantiers et parfumeurs de Grasse se concentrent sur la parfumerie, à travers la culture et la production d’essences de fleurs. C’est le début d’une ère prospère pour ces métiers comme pour la ville de Grasse.

C’est à la fin du XVIIIème siècle que voient le jour plusieurs créateurs de parfums historiques, dont certains sont encore en activité aujourd’hui. A l’image de Guerlain, dont la renommée n’est plus à faire, mais aussi d’Houbigant, de Lubin ou de L.T Piver (1774). Ces trois maisons, alors très connues, ont vu leur prestige décliner après la Seconde Guerre mondiale, pour retrouver un second souffle dans la parfumerie de niche aujourd’hui.

Créateur de parfum: héritage et respect des traditions

Ce savoir-faire grassois a favorisé l’émergence des créateurs de parfum en France, puis en Europe. En effet, le terroir régional se révèle propice à la culture de nombreuses fleurs telles que la rose, le jasmin, la tubéreuse ou la fleur d’oranger. Dès lors, la production d’huiles essentielles, qui relève de techniques artisanales, se concentre principalement à Grasse.

Après récolte, les agriculteurs produisent de l’huile essentielle grâce à la distillation, qui repose sur la capacité de la vapeur d’eau à s’imprégner des actifs odorants d’une plante. Lorsque certaines fleurs sont trop fragiles pour la distillation, l’enfleurage permet d’obtenir de l’absolu. Cette technique consiste à disposer les fleurs fraîches sur une couche de graisse animale jusqu’à ce qu’elle soit saturée de substance odorante. Elle est alors lavée avec un solvant volatil qui s’évapore ensuite pour ne laisser que l’absolu utilisable en parfumerie. Parce qu’il réclamait beaucoup de temps et de main d'œuvre, l’enfleurage a cédé la place à l’extraction, qui consiste à laver un végétal avec un solvant pour obtenir une concrète. Une pâte cireuse odorante, qui est à nouveau lavée dans un solvant puis filtrée pour révéler un absolu. La distillation et l’extraction sont toujours utilisées de nos jours, mais à échelle industrielle.

Les créateurs de parfum jouent de ces essences grassoises et de végétaux (bois, résines, herbes) issus d’autres latitudes, pour composer les fragrances portées par la bourgeoisie de l’époque.

Le XIXème siècle, un tournant majeur pour les créateurs de parfum

Le XIXème siècle est une période charnière pour la parfumerie. Les progrès scientifiques et la mécanisation, alors en plein essor, permettent de meilleurs rendements. La parfumerie passe alors de l’artisanat à l’industrie.

La fin du XIXème siècle marque une révolution pour les créateurs de parfum, grâce à l’avènement de la synthèse. C’est à partir de 1868 qu’apparaissent les premières notes de synthèse. Il s’agit de molécules présentes à l’état naturel dans la structure organique d’un végétal, que les chimistes ont réussi à isoler. A l’image de la vanilline, principale molécule de la gousse ou de la coumarine, pour la fève tonka. Ces nouvelles molécules résultent aussi parfois de la chimie pure.

Ces nouveaux ingrédients permettent de venir appuyer l’effet d’une note naturelle, ou de recréer l’odeur d’une fleur, dont on ne peut extraire l’odeur par les méthodes classiques. Ces notes de synthèse enrichissent la palette du parfumeur, permettant de sortir d’une parfumerie purement figurative, pour épouser un style plus complexe, abstrait et sophistiqué. A l’aube de la Première Guerre mondiale, tous les créateurs de parfum s’accordent sur l’intérêt technique et esthétique des notes de synthèse.

L’un des premiers parfums à marquer le début de l’ère de la parfumerie moderne est la Fougère Royale d’Houbigant (1882), inaugurant ainsi une nouvelle famille olfactive. En 1889, Guerlain lance Jicky, qui est l’un des premiers parfums à incorporer massivement de la coumarine et de la vanilline. En 1921, les aldéhydes, molécules aux notes savonneuses et métalliques, habillent un bouquet de rose et de jasmin d’une touche de mystère, pour un certain N°5 de Chanel

Les créateurs du parfum et leurs évolution

Depuis l’avènement de la synthèse, la parfumerie a fait beaucoup de chemin. Les années 50 ont vu naître les parfums de couturier, à l’image de Rochas, de Dior ou de Givenchy, puis plus tard, Yves Saint-Laurent.

Les années 70 marquent un tournant pour les créateurs de parfums. L’essor de la classe moyenne et la libération des mœurs redessinent le paysage olfactif. Un vent de fraîcheur souffle sur la parfumerie, épousant le désir d’émancipation des femmes, autour de parfums plus androgynes. La parfumerie masculine se développe. Le lancement d’Opium d’Yves Saint-Laurent, à la fin de cette décennie, annonce l’opulence des années 80 et la naissance du marketing dans l’industrie de la parfumerie.

Depuis les années 2000, la parfumerie se déploie autour de marques sélectives, aux lancements commerciaux d’un côté, et de créateurs de parfum indépendants, à la signature plus intimiste ou singulière, de l’autre. A l’image de la marque Olfactory Revelation, fondée par le parfumeur Isabelle Burdel. Depuis quelques années, la parfumerie de niche s’est tellement développée que de nombreuses marques s’inscrivent elles aussi dans une logique plus commerciale.

La composition chez les créateurs de parfum

La composition, chez les créateurs du parfum, relève du savoir-faire du parfumeur. De nos jours, les marques peuvent confier ce soin à un parfumeur maison, à l’image d’Hermès, Guerlain ou Chanel. Elles peuvent aussi s’adresser à des maisons de composition. Celles-ci produisent des matières premières naturelles et synthétiques, mais regroupent aussi des parfumeurs au sein de leur entreprise. Nombreuses sont les marques du circuit sélectif à travailler avec des maisons de compositions telles que Firmenich, IFF, Givaudan, Mane ou Robertet.

Les créateurs de parfums de niche peuvent aussi bien s’adresser à ces maisons de composition qu’à des parfumeurs indépendants. Ces derniers ont d’ailleurs parfois fondé leur marque confidentielle. A l’instar de Parfum d’Empire, créée par le nez Marc-Antoine Corticchiato, ou d’Olfactory Revelation, la ligne du parfumeur Isabelle Burdel.

Aujourd’hui, les créateurs de parfum, qu’il s’agisse de grandes marques ou de griffes indépendantes, s’adressent à des maisons de composition pour le sourcing des ingrédients. Le parfumeur sélectionne les matières premières, naturelles ou de synthèse, avec lesquelles il va composer. Les ingrédients naturels peuvent être issus des quatre coins du monde: le patchouli d’Indonésie, la vanille de Madagascar, le jasmin de Grasse, d’Inde ou d’Egypte, la fève tonka d’Amérique du Sud.

Il esquisse d’abord l’accord principal du parfum, qu’il habille ensuite ici et là de multiples nuances, jusqu’à parvenir à la formule définitive. C’est l’alchimie de toutes ces notes entre elles, qui donne naissance au «concentré de parfum ». Celui-ci repose quelques semaines - on parle de maturation- pour que les notes se fondent entre elles, puis est mêlé à un alcool spécifique à la parfumerie. Le mélange repose ensuite à froid quelques semaines (suivant le résultat olfactif souhaité), afin d’acquérir sa senteur définitive. C’est ce qu’on appelle la macération, qui permet d’accentuer certaines facettes de la fragrance. Une étape incontournable, avant d’être mis en flacon puis commercialisé.

Devenir créateur de parfum

Le métier de "nez" est un art complexe et fascinant qui demande des années d'études et d'expérience. C'est un métier qui allie maîtrise technique, créativité et sensibilité olfactive.

Pour devenir parfumeur, il est nécessaire de suivre un parcours d'études spécifiques. Certaines écoles telles que l’ISIPCA, à Versailles, nécessitent de suivre un cursus de chimie au préalable, mais certaines écoles plus récentes, telles que l’Ecole Supérieure du Parfum, sont accessibles après le baccalauréat. Les étudiants apprennent les bases de la chimie des parfums, la classification des matières premières, les techniques de formulation et de création olfactive. Ils sont également initiés à l'histoire de la parfumerie et aux différentes tendances du marché.

Le développement de l'odorat est une étape cruciale dans la formation d'un nez. Les étudiants s'exercent régulièrement à la reconnaissance des différentes odeurs. Ils travaillent avec une large variété d'ingrédients, qu’il faut savoir identifier.

Une fois formés, les créateurs de parfum peuvent rejoindre des maisons de composition. Ils créent le plus souvent des nouvelles fragrances pour des marques, mais peuvent travailler sur des reformulations de parfums existants, en raison de matières interdites ou limitées par les normes règlementaires. D'autres choisissent de devenir indépendants, et créent leurs propres lignes de parfums, à l’image d’Olfactory Revelation par Isabelle Burdel.

L’esprit d’innovation chez les créateurs de parfum

Le créateur de parfum est constamment à la recherche de nouvelles combinaisons olfactives. Il s'inspire des tendances actuelles, de l'art, de la nature et de la culture pour créer des parfums qui reflètent leur époque. Les créateurs de parfum - parfumeurs, maisons de composition- sont à la recherche constante de nouvelles techniques d’extraction de matières premières naturelles, notamment pour réduire l’empreinte carbone des parfums. Mais ils sont aussi à l’affût de nouveaux ingrédients de synthèse, boostant leur créativité et offrant des effets inédits dans une formule. On parle beaucoup aujourd’hui de chimie verte et d’upcycling, pour produire des ingrédients plus “propres”. A ce titre, la synthèse permet notamment de ne pas épuiser les réserves naturelles et se révèle souvent plus écologique. La tendance est aussi à la production d’ingrédients biologiques, auprès de petits producteurs, parfois soutenus par des grandes maisons de composition, pour obtenir une plus belle qualité.

Vous l’aurez compris, la parfumerie est une partie intégrante de la culture française. Des expositions dédiées à la parfumerie sont organisées dans des musées prestigieux, permettant aux visiteurs de plonger dans l'univers fascinant de la création olfactive. La parfumerie française est un art vivant, en constante évolution, qui n’a pas fini de vous surprendre et de vous émouvoir.

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